Kazakhstan - La traversée du désert

Kazakhstan - La traversée du désert

Tout est dans le titre, le Kazakhstan est un immense pays qui, avec ses 6 habitants au km², nous a montré de la steppe à perte de vue! Il existe bien quelques villes, et de nombreux villages perdus, mais en dehors de la route principale, il ne reste que des chemins de sable tassé qui relient des maisons entre elles. Bien sur, tout le pays n'est pas recouvert que de steppe, mais la route par laquelle nous sommes passés ne traverse pas les lacs et les montagnes, qui sont bien plus à l'est.

Pour résumer, nous avons parcouru un petit 2500km en 6 jours, d'ailleurs, c'est en arrivant au Kazakhstan que nous avons franchi la ligne des 20.000 KM parcourus depuis notre départ de France !

La route était une looooooongue ligne droite à travers le désert, heureusement à 90% en excellent état. Telles les vaches regardant passer le train, ce sont les vaches, chevaux, oiseaux et autres chameaux qui nous ont émerveillés et nous ont occupés tant la route est vide et monotone.
    

Au delà des animaux, nous roulions dans la crainte constante de la police, en effet, ces policiers pratiquent l'abus de pouvoir, et l'extorsion de touristes. Quasiment à chaque fois qu'un policier nous a aperçus, il nous a arrêtés, sans raison... Heureusement pour nous, tous les guides, forums et autres blogs de voyageurs préviennent : il ne faut JAMAIS donner les originaux de ses papiers, que des photocopies, sans quoi, il faut débourser un bakchich pour les récupérer. Du coup, à chaque arrêt, nous présentions des photocopies, et restions fermes quand au fait qu'ils n’obtiendraient rien de nous.... Il y en a même un qui s'est penché par la fenêtre conducteur et a pris les clés de la Mucomobile! Finalement, pour la dizaine de fois où nous nous sommes fait arrêter, nous nous en sommes sorti avec seulement l'énervement que provoque ce genre de pratique!

Nous avons fait 5 étapes notables, dans des endroits tous différents, et surtout, très particuliers :
Saïram, Petite ville de passage pour les pèlerins,
 

Chymkent, une des villes principales, avec son parc 'souvenir' des 20ans d'indépendance du Kazakhstan
   

Turkestan, et le mausolée d'Ahmed Yasawi
 

Aralsk, ancienne ville côtière qui a prospéré grâce au commerce maritime. Mais le culture intensive du coton (très consommatrice en eau) dans ces pays à provoqué l’assèchement de la mer d'Aral.
   

Aktobe, autre grande ville, proche de la frontière Russe. C'est par cette ville que la transition Asie centrale / Russie commence, on peut notamment y voir des mosquées côtoyant les églises orthodoxes.
   

Voilà tout ce que nous pouvons dire sur le Pays... Mais ne pensez pas que nous nous sommes ennuyés, nos journées ont été rythmées par nos activités quotidiennes, et voilà l'occasion de vous les expliquer.

Partir ainsi à travers le monde en Camping-car, ce ne sont pas que des vacances. Alors bien sur, on profite, on visite, on fait des rencontres, mais c'est aussi un très gros travail dans les coulisses, et ce, tous les jours !

Chaque soir, nous devons prévoir l'endroit où nous pouvons dormir, en prenant en compte l'heure de la tombée de la nuit (nous préférons éviter la conduite de nuit), et la distance que nous pouvons parcourir dans le temps restant. Une fois dans la ville voulue, il faut trouver un spot agréable, calme, qui parait serein, où l'on peut se garer sans problème, et si nécessaire, avec un accès wifi.
Une fois posés, il reste la cuisine et la vaisselle, mais aussi noter notre budget, collecter et trier les photos, écrire les articles...

En prime, il faut prévoir la nourriture, avoir de quoi faire pour le soir et le lendemain matin, et un peu de rab au cas où, mais pas trop, car nous ne pouvons rien stocker avec la chaleur.
Le matin, nous devons nous assurer que tout soit bien rangé, que chaque armoire, et chaque fenêtre soit bien fermée, que le gaz soit bien coupé, sinon, tout se retrouve par terre au moindre virage, c'est bien le seul cas où nous faisons notre lit tous les matins !

Aussi, il nous faut gérer les réserves de 'matières premières', le carburant (Ca parait bête, mais trouver du gasoil en Ouzbékistan, ou au milieu du désert kazakh n'est pas toujours aisé, il faut donc anticiper), le GPL et l'eau. Chaque jour, il faut vérifier nos réserves, et si besoin, prendre du temps pour en trouver, notamment de l'eau, qui reste une denrée peu accessible dans les pays d'Asie centrale.

En plus, il faut penser aux toilettes, nous avons un tank de 20L, qu'il faut donc vider régulièrement. Ce sont des toilettes chimiques, nous ne pouvons donc pas jeter ca n'importe où dans la nature. Il faut donc anticiper la vidange, quitte à le faire un peu trop vite si cela parait compliqué de les vider dans les jours à venir...

En camping-car, une des choses les plus difficiles à gérer selon nous, ce sont les lessives. Nous avons acheté une petite 'machine à laver' à faire à la main, c'est pratique pour les sous vêtements, mais pas pour les tee-shirts et les pantalons. Quand le besoin est trop grand, il nous faut trouver de quoi nettoyer les vêtements et les lavomatics n'existe pas en Asie Centrale!

Enfin, l'arrivée dans un nouveau pays est toujours un challenge, nous savons quand nous quittons le pays précédent, mais le temps pour passer la douane est très variable (de quelques minutes, à 6h, le plus long qu'on ait fait). Une fois la frontière passée, nous devons savoir quelle monnaie utilise le pays, à quel taux de change (pour éviter de se faire avoir), et surtout, en trouver rapidement pour avoir un minimum de liquidité, en ayant prévu une somme suffisante, mais pas trop conséquente, pour ne pas avoir plus de cash que nécessaire. Si nous restons dans le pays un certain temps, nous réfléchissons aussi à prendre une carte Sim locale, afin d'accéder à internet, et à pouvoir téléphoner en cas de pépin. Enfin, étant hors zone de couverture, nous devons absolument nous trouver une assurance voiture, ce qui n'est pas toujours aisé. En quittant le pays, nous nous efforçons aussi d'utiliser la totalité de notre argent local, quitte à faire des courses de première nécessité dans le village frontalier (eau, conserves...)

Loin de nous l'idée de nous plaindre, nous sommes ravis de vivre cette aventure, mais nous voulions partager avec vous nos "défis quotidiens", car même si il est loin du vôtre, nous avons aussi notre quotidien à gérer ^^